(bash) they capture a moment that’s gone forever

Bash était revenu il y a une semaine. Il avait pourtant bien réussi. Il avait d’abord eu peur, peur que son métier lui manque. Sentir que les choses se passent là-bas, des choses graves et qu’il ne pourrait pas partager ces choses avec le reste du monde. Mais il avait réussi à se reconvertir, il avait réussi à oublier cette passion. Il vivait des reportages de ses collègues et puis il avait ouvert cette galerie. C’était une idée de Sofie. Sofie qui croyait en lui, qui croyait en son talent en photographie. Il avait donc acheté cette petite salle pour exposer ses photographies. Chacune racontait une histoire, chacune avait une valeur pour lui. Il avait peur, peur que les gens ne comprennent pas, qu’il soit fermé. Il n’était pas un photographe célèbre ou un reporter mondialement reconnu, non mais il pouvait vivre de cette passion. Il avait une maison, il avait Sofie et bientôt il espérait avoir un enfant. Sa vie était ce que beaucoup de gens pouvaient espérer mais le bonheur est une chose insaisissable, éphémère. Sofie s’éloignait, depuis son retour, ils n’étaient plus aussi fusionnels. Ses voyages l’avait isolé du monde extérieur. Aujourd’hui, il lui manquait quelque chose mais il ne savait pas mettre de mot sur ce manque. Il était en train d’écrire un nouvel article dans sa galerie lorsqu’il entendit la porte s’ouvrir. « Bash .. Mais .. Qu'est ce que tu ... Tu es revenu ? »Il la reconnu directement, son amie d’enfance, celle pour qui il avait jadis éprouvé des sentiments, avant Sofie. Cela lui semblait trop loin, ils s’étaient perdus de vue. Ou bien il n’avait pas su garder le contact. Une fois parti, il se coupait souvent du monde réel. Ils s’étaient éloigné et à la voir, belle, magnifique. Il lui sourit, son amie lui manquait sans qu’il ne le sache réellement. « Wow, tu as bien réussi. » Il n’avait pas de mot, il ne savait pas quoi dire. Quoi dire après tout ce temps. Mais il ressentait au fond de lui cette joie. « Roos… ça fait longtemps… Je… » Il sort alors de son kiosque s’approcher de la jolie brune, se plantant devant une de tes photos. « Je suis revenu il y a une semaine. Je… Qu’est-ce que tu deviens ? » Il est alors persuadé qu’elle a réussi. Elle était talentueuse, il n’avait d’ailleurs jamais vu une femme aussi talentueuse. Il ne faisait aucun doute qu’elle deviendrait une actrice connu et reconnu. Mais dans le monde de la guerre, les stars du cinéma n’étaient pas souvent à l’actualité. Depuis son retour, il était obnubilé par ses problèmes avec Sofie... Soudain il se sentait triste de ne pas avoir su entretenir cette amitié d’enfance qui lui était si chère…

« Je .. » elle se retourna, fixant les photographies, ses photographies. Il sentit cette douleur, cette honte presque. Elle ne voulait pas regarder les photos, elle voulait éviter son regard à lui. Une lueur de tristesse traversa ses yeux. Ils avaient été si proches, tellement qu’il s’était demandé si il n’y avait que de l’amitié entre eux. Un sentiment qu’il n’avait jamais résolu, il était parti puis il avait rencontré Sofie. Ils s’étaient éloignés sans trop le vouloir. Peut-être qu’au fond, il ne lui avait pas donné de nouvelles parce qu’il avait honte de lui. Il l’admirait tellement Roos, qu’il se sentait parfois pas à la hauteur de ce bout de femme, à l’avenir si certain à ses yeux. Il l’observa, toucher du bout des doigts, la vitre protégeant ses photos, donnant la fausse impression qu’elles ont une quelconque valeur. Il n’était qu’un insatisfait perpétuel. Pour lui ces photos n’étaient qu’un souvenir figé, qu’une histoire glacé dans le temps, prise par la pellicule. Cette photo c’était tellement plus qu’une photo. Tout comme elle, était tellement plus que ce qu’elle pensait être. Ou comme ce regard attendrissant qu’il lui portait était tellement plus que ce qu’il ne devrait l’être. « Je suis serveuse. » une confession, dévoilé péniblement. Il avait envie de la serrer dans ses bras, comme ils le faisaient autrefois. Mais entre eux, aujourd’hui c’était installé un océan d’ignorance, de distance. Et même si au fond de lui, elle avait toujours cette place, cette meilleure amie d’enfance avec qui il avait tant partagé, aujourd’hui, ils étaient presque des inconnus. Et cette pensée lui fait ressentir une douleur au cœur qu’il n’avait pas souvent ressenti dans sa vie. Il avait envie de la questionner, de répondre, de rétorquer, de s’offusquer, de dire quelque chose. N’importe quoi. Mais il était mué, mué de surprise. Pour lui, cela ne pouvait être qu’une blague, car Roos était trop talentueuse pour ne pas avoir fait la carrière qui se prédestiné à elle. « Ces voyages, ces photos, cette galerie .. T’en rêvais tellement de tout ça, c’est presque trop beau pour être vrai, je n'ai plus vraiment l’habitude des happy-end mais .. C’est génial. » L’accomplissement de son rêve semblait bien loin de lui maintenant. Il avait mis fin à tout ça pour sofie et jamais il ne le regretterait. Et les rares moments de doutes, de nostalgie, étaient vite remplacés par l’amour qu’il portait à sa brunette préférée. Il sentit qu’elle n’était pas prête à parler ouvertement de sa carrière, de ce qui s’était passé. Il ne voulait pas la presser, mais il ne pourrait pas la laisser partir sans avoir assouvit son besoin de curiosité. Et puis il ne voulait tout simplement pas la laisser partir tout court. Trop d’années étaient passées, tant d’années à rattraper. Il se tourne alors vers cette photo on y voyait ce militaire qui lui avait sauvé la vie. Heath dans ce paysage de guerre. Un héros américain en train de protéger une petite fille. Elle lui jeta alors à nouveau un regard, signe d’une confiance. La confiance qu’il sera la comprendre ou du moins qu’il essayera. « Oui j’ai réalisé un rêve. On pourrait croire à un happy-end mais tu sais, ça n’existe que dans les films… » il lui sourit. Il ne voulait pas se pavaner, il n’était pas de ce genre de toute manière. et puis le conte de fée n'était pas tout rose... Il jeta alors un regard à sa galerie, déserte à l’exception de leur deux corps. Il prit alors une décision. Il s’avança vers la porte et tourna le petit panneau pour laisser le « fermer » apparaître sur la rue. « tu as quelque chose de prévu la tout de suite ? Parce que j’ai une bouteille de vin qui m’a été offert à l’ouverture et j’ai vraiment pas envie de le boire tout seul… et puis je pourrai te raconter pourquoi cette photo me rappelle pourquoi ce rêve n'était pas toujours un rêve... » Offrant alors son plus beau sourire, joueur. Parce qu’autour d’un verre de vin, plus rien ne semble honteux à personne.

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